OPERA GARNIER

HISTOIRE:
   Depuis 1673, l'Opéra de Paris s'était déplacé en différents endroits de Paris, mais dès 1820, il avait été question de construire un nouvel Opéra. En 1860, eut lieu un concours que gagna un jeune architecte inconnu: Charles Garnier. Le choix de l'emplacement du nouvel édifice, boulevard des Capucines, était dû au plan d'urbanisme du baron Haussmann. Le projet comprenait l'ouverture d'une grande place où devait se dresser le nouveau bâtiment, et le percement d'une longue avenue, depuis le Palais Royal, ainsi que d'autres voies, et la rénovation de tout le quartier, sorte d'apothéose aux embellissements de Paris voulus par l'empereur Napoléon III.
   La première pierre fut posée en 1862. Les travaux furent ralentis par des difficultés financières et techniques, notamment la présence d'une nappe phréatique qu'il fallut canaliser et contenir dans une sorte de cuve gigantesque, donnant ainsi naissance à la légende de la Grange Batelière, rivière souterraine qui coulerait sous l'Opéra. L'inauguration n'eut lieu qu'en 1875.
   Garnier rêvait de créer un style Napoléon III, opposé aux pastiches d'oeuvres anciennes courants à son époque. Il n'a pas fait école, mais son Opéra est considéré comme un joyau architectural qui étonna ses contemporains par la variété et la richesse des matériaux employés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et par la profusion de ses ornements rehaussés d'or. La superficie est énorme: 11237 m². La vaste scène à l'italienne ( environ 1200 m² ) peut accueillir jusqu'à 450 figurants. Mais les dégagements et les dépendances occupent tant d'espace que la salle ne peut contenir « que » 2158 spectateurs. Le lustre central, en bronze et cristal, avec ses 340 lumières, pèse 7 tonnes.
   La façade principale, donnant sur l'avenue de l'Opéra, est rythmée par 7 arcades en plein cintre qui encadrent une série de statues, oeuvres de différents sculpteurs. Des groupes sculptés, dont le plus célèbre, celui de Carpeaux, « La Danse » (copie de Paul Belmondo, original au musée d'Orsay) sont appliqués de part et d'autre des arcades latérales. Au-dessus, se trouve une vaste et majestueuse loggia sur laquelle donne le foyer. Les fenêtres sont surmontées de bustes de compositeurs ou de librettistes. Un attique très orné domine la loggia. Il est bordé de 53 masques en bronze doré, à l'antique, reliés par une guirlande surmontée par deux groupes sculptés symbolisant l'harmonie à droite et la poésie à gauche. Un dôme en cuivre recouvre la salle. A son sommet, se trouve un autre groupe représentant Apollon entre la Danse et la Musique.
   Les façades latérales sont flanquées de deux pavillons à rotonde. A l'est se trouve celui « des abonnés », à l'ouest, celui de l'empereur, conçu spécialement pour recevoir Napoléon III. Une double rampe sur le devant permettait à la voiture du souverain d'accéder directement à l'étage de sa loge. Il est, de nos jours, occupé par la bibliothèque et par le musée de l'Opéra. La façade postérieure est l'entrée de l'administration, des artistes et des décors.
L'intérieur doit son originalité à l'emploi par Garnier de marbres provenant de toutes les carrières de France de couleurs les plus variées. Le Grand Escalier et le Grand Foyer, somptueuse galerie dorée dominée à plus de 18 m par un grand décor peint, sont des oeuvres remarquables conçues pour le grand apparat. Dans la salle, le plafond décoré par Chagall, inspiré d'opéras et de ballets célèbres, a été mis en place en 1964.
   Pendant plus d'un siècle, le Palais Garnier a vu défiler les plus grands artistes lyriques et les plus grands danseurs du monde. Depuis 1989 et l'ouverture de l'Opéra de la Bastille, il n'accueille plus que des concerts et des spectacles chorégraphiques, l'art lyrique étant l'apanage du nouvel Opéra.

MONUMENT:
   Haut de 50 m (vue superbe de la terrasse), large de 45 m et profond de 22 m, c’est le plus grand de son espèce. Sa décoration offre un panorama de la sculpture de la première moitié du XIXe siècle. La base de l’arc est ornée de quatre groupes :  « Le Triomphe de 1810 », « La Paix » et « La Résistance », et, le plus célèbre et le meilleur, « La Marseillaise » de François Rude. Au-dessus, une frise, formidable composition où des personnages de 2m de haut se pressent par centaines, fait le tour du monument. Au-dessus encore, ce sont des boucliers portant les noms des plus grandes victoires de la Révolution et de l’Empire. Les noms de 558 officiers sont inscrits sur les parois.

LE SOLDAT INCONNU:
   Témoin de nombreuses célébrations et associé à tous les grands événements de l’Histoire de France, il abrite, depuis 1920, la sépulture du Soldat inconnu. Une flamme, ranimée tous les soirs, y est entretenue depuis 1923. Douze avenues rayonnent autour de la place où l’arc se situe, d’où le nom « d’Etoile ». Le monument, symbole national, et la place Charles de Gaulle (/de l’Etoile) constituent l’un des sites les plus prestigieux de la capitale.